AEROFLOT
Noise Rock – Bordeaux – FR
FR – Depuis leur premier album, en 2005, on croyait qu’ils prenaient un malin plaisir à chanter en espagnol… C’était en mexicain ! L’équipage d’Aerôflôt a refait le plein de kérosène, juste le temps de disparaître des écrans radar et de poser la carlingue de leur Tupolev à pistons là où les attendait les moins : sur une piste d’atterrissage entre jungle et montagne, sur le terrain-même où sont annoncés les prémices de la fin du monde imminente. C’est en pleine crise spirituelle que l’on retrouve ces garçons, orchestre de mariachis électro-amplifiés donnant un concert pour la Fête des Morts, directement installés sur un autel à la gloire de Santa Muerte, la diabolique déesse vénérée par les illuminés épileptiques, les mystiques suicidaires, et toute une horde de différents marginaux sociaux. On ne peut pas dire que ça aille beaucoup mieux du côté de leur stabilité psychologique, entre hallucinations mystiques (« God Is Satan »), rites vaudous musicaux (« Dance Of The Dead »), profanations nocturnes (« Dark Motion ») et appels au secours désespérés (« Me Siento Mal »). Les alcools frelatés et les fumées cérémonielles n’ont sans doute rien arrangé. Pétrifiés d’angoisse, ces Conquistadores d’un Eldorado en cendres ont quelque peu ralenti le tempo, pour mieux se tourner vers les cieux et y adresser leurs lamentations gorgées de réverbérations et d’échos psychédéliques. Techniquement enregistré aux studios Amanita par Stephan Krieger, et mixé par Cyrille Gachet (Year Of No Light), « Santa Muerte » d’Aerôflôt est assurément leur album le plus commercial. Au sens du « commerce avec le diable », bien entendu.
ENG – Aerôflôt are brats : they borrow but never give back. They damage, they twist and turn, they dismantle and then make their own stuff… Mixing the early Horst Tapper’s “Derrick” gloomy aesthetics with the fierce urgency of the Modern lovers and the Stranglers, their epileptic post-punk rips Devo’s sexy outfits with Black Sabbaths fingers-cutting riffs and a touch of the ESG sisters’ funky mood. Call this whatever you want : retrofuturistic cubist kitsch ? After their Que te Den LP and disco negro, a split EP and many, many non-sensical noises with other bands (Calc, Déjà Mort, Year of no light…), here comes their new album santa muerte, recorded at the Amanita studios by Stephan Krieger and mixed by Cyrille Gachet ( years of no light , Crane angels). No more chuckles. Or maybe they are laughing like crazy. Who knows ?
Get used to these songs before they get punched in your face by the band, directly from the stage, red and square like some weird Rothko exhibition.
Flying with the Aerôflôt team is like sharing a bottle of vodka with a drunken russian pilot in his very own cockpit : statistics show that you might reach your destination safely, but you’d better be prepared for severe turbulence.